jeudi 1 décembre 2011

Birmanie: Hillary Clinton en route pour une visite historiqu

BUSAN (Corée du Sud) (AFP) - Hillary Clinton était en route mercredi pour la Birmanie pour la première visite d'un secrétaire d'Etat américain depuis 50 ans, avec l'espoir d'encourager "un mouvement pour le changement" dans l'un pays les plus isolés de la planète.

Après avoir participé à une conférence sur l'aide internationale en Corée du Sud, Mme Clinton s'est envolée pour Naypyidaw, ville nouvelle bâtie au milieu de la jungle et promue capitale à la place de Rangoun en 2005 par la junte alors au pouvoir.

Cette junte s'est depuis autodissoute et a transféré en mars ses pouvoirs à un gouvernement dit "civil".

Dans un pays toujours dominé par les militaires, le nouveau régime a surpris par une série de réformes menées à un rythme effréné, permettant en particulier le retour au coeur du jeu politique de l'opposante Aung San Suu Kyi, libérée de sept années de résidence surveillée il y a un an.

Le président américain Barack Obama a personnellement annoncé la visite de sa secrétaire d'Etat en évoquant des "lueurs" d'espoirs dans le pays. Mais son administration reste prudente, consciente d'attentes déçues par le passé.

Juste avant de quitter la Corée du Sud, Clinton a souligné que les Etats-Unis espéraient que les efforts de réformes se traduiraient par un véritable "mouvement pour le changement, qui bénéficiera au peuple". Elle a indiqué aux journalistes qu'elle déterminerait par elle-même "quelles sont les intentions du gouvernement actuel en ce qui concerne la poursuite des réformes, politiques et économique"

Elle insistera également pour la libération de tous les prisonniers politiques --qui seraient entre environ 500 et plus de 1.600 selon les estimations-- et pour la résolution des conflits avec les minorités ethniques, qui n'ont jamais pacifié leurs relations avec le pouvoir central depuis l'indépendance en 1948.

Selon des responsables américains, Mme Clinton n'annoncera pas la levée des sanctions économiques contre la Birmanie, qui nécessiterait l'approbation du Congrès. Mais les hauts diplomates américains entreprennent rarement un tel voyage sans être prêts à offrir quelque encouragement.

La secrétaire d'Etat rencontrera jeudi le président Thein Sein, ancien général et Premier ministre de la junte, qui pousse aujourd'hui pour les réformes. Avant s'envoler pour Rangoun pour un entretien avec Aung San Suu Kyi, incontournable interlocutrice des capitales occidentales.

Les responsables américains reconnaissent qu'ils en savent très peu sur le fonctionnement interne du processus de décision en Birmanie et beaucoup estiment que le gouvernement se méfie toujours du monde extérieur.

L'ancien généralissime Than Shwe, aujourd'hui à la retraite, était, dit-on, certain d'une invasion américaine. D'où le déplacement de la capitale loin dans les terres et son refus de l'aide américaine en 2008 après le cyclone Nargis qui avait fait quelque 138.000 morts et disparus.

Mais selon les experts, Naypyidaw, aujourd'hui très dépendante de son puissant allié et voisin chinois, cherche à diversifier sa politique étrangère. Juste avant le déplacement de Hillary Clinton, le chef de l'armée birmane s'est rendu à Pékin pour réaffirmer les liens entre les deux pays, alors que Thein Sein a récemment suspendu la construction d'un barrage controversé financé par les Chinois.

La Birmanie est l'un des pays les plus pauvres du monde.

Pourtant riche en ressources naturelles, elle est dépourvue d'infrastructures bancaires dignes de ce nom et peine à se relever de la politique d'inspiration socialiste de la junte au pouvoir jusqu'en 1988, et de la confiscation des richesses par celle qui lui a succédée.

Elle reste également soumise à de strictes sanctions économiques américaines et européennes.

Le seul autre secrétaire d'Etat américain à s'être rendu dans le pays était John Foster Dulles en 1955.


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